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EOL intérim : Des talents féminins dans le bâtiment

Des talents féminins dans le bâtiment
| Actualité

Le saviez-vous? La part des femmes dans le bâtiment progresse. Si elle était de 8,6% en 2000, elle est désormais de 12,3%.
Afin de poursuivre cette dynamique, et répondre aux besoins en recrutement du secteur du bâtiment sur le Bassin Minier, les Apprentis d’Auteuil et Pôle emploi ont mis en place la formation “Des talents féminins dans le Bâtiment”

Pour cette deuxième édition, douze demandeuses d’emploi se forment actuellement aux métiers de plaquiste, peintre, menuisière...  Emilie Leprêtre et Hélène Martial nous parlent de leur formation et de leur choix d’orientation vers ces métiers dits masculins. 

Comment avez-vous intégré cette formation ? 

Emilie 
« C’est un secteur que j’avais envisagé mais je ne savais pas comment rentrer dedans. C’est lors d’une réunion avec l’association PAJE et Pôle emploi que j’ai découvert les métiers dans le secteur de l’électricité. Puis, Mme MORTREUX, conseillère à l’agence Pôle emploi de Liévin, m’a proposée d’intégrer cette formation. 
J’ai fait une immersion d’une semaine dans l’entreprise de peinture Somaten à Courrières. J’y ai appris beaucoup de choses et j’ai été très bien accueillie, ce qui m’a décidé à faire la formation. » 


Hélène  
« Mon entrée dans cette formation s’est faite un peu par hasard. J’avais un rendez-vous avec mon conseiller Pôle emploi pour parler de ma recherche dans le domaine de la carrosserie, je venais en effet de perdre mon emploi dans ce domaine. J’ai été peintre en carrosserie pendant deux ans, métier pour lequel je n’avais pas de formation. C’est lors de ce rendez-vous que mon conseiller m’a parlé de cette formation. J’ai découvert le secteur du bâtiment pendant une immersion en entreprise et je me suis lancée. » 

 

Comment se passe votre formation ? 

Emilie 
« Tout se passe bien, c’est intéressant. Je me vois travailler dans ce secteur pendant des années. Je ne me vois pas travailler derrière un bureau. Dans ce métier je suis active, ça bouge. Je souhaite d’ailleurs développer encore mes compétences et ma qualification en passant le titre professionnel de plaquiste à l’issue de cette première formation. Je vais également passer mon permis de conduire. »

Hélène 
« La formation se passe très bien. Dans le secteur du bâtiment, on ne s’ennuie pas, on apprend toujours des choses, c’est varié. J’aime le travail manuel, créer quelque chose de beau en partant de l’inexistant. Je proposerai ma candidature aux entreprises dès la fin de la formation fin janvier 2021, j’ai hâte de pouvoir débuter un contrat.» 

Avant de débuter votre formation, aviez-vous des idées reçues sur le secteur ?

Emilie 
« Avant je pensais que les entreprises du bâtiment étaient un peu sceptiques à embaucher des femmes, je n’ai plus du tout cette vision aujourd’hui. C’est vrai que ce sont des métiers physiques mais c’est tout aussi physique pour une femme que pour un homme, nous sommes pareils. En plus, nous apprenons les bons gestes et postures et nous avons des machines qui nous aident. » 

Que pourriez-vous conseiller à une personne qui souhaite se lancer dans un métier dit masculin ou féminin ?

 Emilie 
« Il ne faut pas avoir peur de se lancer, il faut essayer, c’est valable dans n’importe quel métier. Il ne faut pas s’arrêter à ce que les gens disent, les on-dit et il faut faire ce que l’on aime. Mes enfants me poussent et sont fiers de moi ainsi que mon entourage familial. »  

Hélène 
« En carrosserie, j’étais la seule femme et j’ai eu le sentiment d’être testée mais même si je n’avais pas la même force physique j’avais le mental. Si on veut vraiment, si on a vraiment un but on y arrive. Les préjugés il y en aura toujours, on doit vivre avec. » 

3 questions à Manuel HONNART, leur formateur


D’après-vous, quelles sont les compétences attendues par les entreprises ?

 « Avec cette formation, on travaille en partenariat avec plusieurs entreprises et nous leur avons demandé ce qu’elles attendaient des stagiaires. La plupart sont sur la revalorisation du bassin minier et la rénovation. A la fin de la formation, nous aurons des personnes formées selon la demande client : on travaille sur les aplombs, pour coller aux besoins du terrain pour que dès qu’elles sortent de formation, elles soient employables. Nous travaillons sur les habilitations, sur la sécurité (travaux en hauteur, électrique, échafaudage). Elles ont donc la technique et les conditions requises pour intégrer un chantier. C’est une formation sur-mesure. » 

Accompagnez-vous les stagiaires sur l’ensemble de leur projet ? 

« C’est un projet qui a eu le temps de mûrir. Elles avaient l’envie de faire ce métier. Elles se retrouvent dans le travail mis en place. Nous faisons des points pour parler de leur suite professionnelle, et on définit sur quel type de métier elles s’épanouiront le mieux. Pour les stages pratiques, on va les orienter vers les entreprises où nous savons qu’elles seront à l’aise. Certaines iront en menuiserie, d’autres en peinture. LE but : un retour à l’emploi pour les 12 stagiaires. » 

Les femmes ont-elles leur place dans le secteur du bâtiment ?

 « Les femmes ont toute leur place dans le bâtiment. De plus en plus, nous avons des femmes d’ailleurs ! Il ne faut pas regarder le côté féminin, il faut regarder la personne ! IL n’y a pas à avoir de préjugés. C’est à la personne de regarder les choses en face. La femme a tout à fait sa place dans le bâtiment. Je suis formateur depuis 14 ans et c’est mon 3e groupe de femmes. J’ai formé des maçons (et elles maçonnent aussi vite que les hommes), des finisseuses. Toutes sont en poste et font ce qu’elles ont envie de faire. Sur les chantiers, elles savent se faire respecter et elles vont à la même vitesse. C’est un monde où on parle fort, mais c’est un monde où il y a du respect. »

« J’ai envie de dire aux entreprises : venez voir ! »